Revenir au sommaire Charo, Ingénieure d’études ALTEN pour Airbus Commercial Aircraft
« La première fois que je suis allée dans un simulateur de vol est l’un de mes meilleurs souvenirs d’ingénieure. Je m’y suis sentie à ma place et cela a concrétisé tout ce pour quoi j’ai travaillé », se rappelle Charo.
Cette passionnée de physique et d’aviation, fille de militaire de l’armée de l’air et amatrice de vol en planeur a naturellement choisi l’ingénierie aérospatiale comme voie de prédilection. D’abord élève à l’université polytechnique de Madrid dans cette discipline pendant 5 ans, elle s’est ensuite envolée pour Pékin où elle a suivi un master de Management.
C’est désormais dans le Sud de la France, à Toulouse, qu’elle travaille en tant qu’Ingénieure d’études ALTEN pour Airbus Commercial Aircraft, sur un projet d’avion du futur.
« Étant une personne très curieuse, comme tous les ingénieurs j’imagine, c’est quelque chose de très gratifiant et d’enrichissant au quotidien de travailler sur un projet innovant qui prendra vie dans l’avion du futur. J’apprends tous les jours quelque chose de nouveau et la stimulation intellectuelle est au rendez-vous ! ».
Ciel unique européen : l’innovation du sol au plafond
Charo et les équipes Airbus avec lesquelles elle travaille ont pour objet d’étude le programme SESAR, pour Single European Sky Air Traffic Management Research. Ce pan technologique du « Ciel unique européen » a pour ambition de moderniser et d’harmoniser le système de gestion du trafic aérien européen. Le programme mobilise de nombreux industriels et couvre un environnement technologique de pointe.
C’est dans ce contexte que Charo intervient sur le développement d’une fonctionnalité dans l’avion qui va permettre aux pilotes et à l’équipage d’éviter les turbulences, d’assurer la cabine en prévision de ce type d’événement et de bénéficier d’une meilleure trajectoire de l’appareil. La fonctionnalité développée dans l’avion sera capable de générer l’envoi d’informations liées aux turbulences au sol et de les communiquer de nouveau depuis le sol jusqu’aux autres avions en vol.
« Pour atteindre notre objectif, nous travaillons toujours dans un premier temps sur des revues documentaires, la clarification des besoins et la conception logicielle.
Dans un second temps, nous menons des campagnes de tests, en laboratoire et sur simulateur, pendant lesquelles nous constatons le bon fonctionnement du logiciel développé », précise Charo.
Un rituel rythmé par des collaborations avec les équipes internationales du programme SESAR, aussi nombreuses que le sont les mille et un équipements constitutifs d’un avion.
« Pour imaginer et concevoir le monde de demain, il faut jouer la carte de la diversité »
Charo
Quand on lui demande comment elle définirait l’ingénieur en un mot, Charo aime revenir à sa langue maternelle qu’est l’espagnol pour utiliser l’adjectif resolutivo, ou toujours trouver une solution à un problème donné. Et de rajouter :
« Toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette description ont leur pierre à apporter à l’édifice de l’ingénierie, car l’ingénierie a besoin d’eux. Imaginer et concevoir le monde de demain sans diversité de genre, de culture, de personnalité ni de vision du monde, c’est se priver d’une part importante de notre capacité à le faire ».
Sur la question de la mixité professionnelle, Charo salue les avancées qui ont été réalisées ces dernières années, notamment dans le secteur de l’ingénierie :
« La part des femmes progresse et il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin, justement parce qu’elles représentent la moitié de notre capacité à penser l’ingénierie du futur. Hommes, femmes, nous sommes tous concernés par ce sujet et il faut continuer à encourager celles et ceux qui ont envie de nous rejoindre à le faire ».
Le conseil d’amie
de Charo
« Tout a une raison d’être. Il y a toujours une explication à tout, même au vol d’un avion, un ingénieur peut le prouver grâce à une formule ».
Question TAC au TAC
Passé ou futur ?
« Présent ! C’est l’unique moment qui se vit, qui est vrai, qui existe : le passé ne peut plus être changé, le futur ne s’est pas encore produit. Par contre le futur ouvre le champ des possibles et il faut le préparer, l’avion du futur en est la preuve ! »
